Le jour du sangkhan pai "où l'année s'en va" est organisé le rituel de lustration. Le prince Boun Oum, accompagné d'un cortège, se dirige vers le Vat Lakhon symbolisant, ce jour là, la limite sud de Champassak. Le prince procède alors à une aspersion des bouddhas afin de régénérer les forces spirituelles de la région. Puis le prince accomplit le même rituel au Vat Muang Sen qui constitue, lui, la limite septentrionale. Des jeunes filles munies de coupes d'eau se tiennent le long du parcours de retour du prince et aspergent le cortège. Plus le prince est arrosé, plus les pluies seront abondantes et l'année fertile.

 Le jour suivant est consacré au bök, grand rituel de purification collectif.  Le prince Boun Oum est escorté par les habitants de Champassak jusqu'aux autels des grands génies protecteurs de la principauté pour procéder aux rites. Le bök se termine au Pavillon de la Victoire.

 Le lendemain, début de la nouvelle année sangkhan khun, est consacré au baci (ou soukhouan, cérémonie destinée à attirer les influences bénéfiques) les notables de la ville se réunissent dans la pièce d'honneur de la maison princière, où l'acan psalmodie "les vœux royaux" avant de lier les poignets du prince et de ses enfants par des fils de coton. L'après-midi, le personnel sacré des autels des génies de Phapin vient offrir ses vœux au prince. La famille princière, les notables et les villageois vont asperger le Bouddha de gemme, puis tous les habitants vont arroser le prince, ce rite doit attirer les ondées bienfaisantes. Enfin, après avoir revêtu des habits neufs, le prince gagne le Vat Thong où il libère des colombes symbolisant l'espoir d'être lui-même délivré s'il venait à tomber dans quelques pièges.