Leschemins de l’Asie : un voyage autour du monde (1903-1904) et un voyage de noces (1913-1914)
Leschemins de l’Asie : un voyage autour du monde (1903-1904) et un voyage de noces (1913-1914)
Dans la trajectoire de Bacot, le voyage précède l’aventure tibétaine. Son grand-père, David César Joseph Bacot (1796-1857), membre de la Société de géographie de Paris fondée en 1821, avait été un voyageur remarqué. Raymond Bacot (1843-1917), le père de Jacques, ingénieur naval sorti de Polytechnique, était lui aussi membre de la Société de géographie. Le parrain de Jacques était Pierre Savorgnan de Brazza. En épousant Marie-Louise Bapterosses (1848-1927), Raymond Bacot prend la tête de la fabrique d’émaux de Briare fondée par Jean-Félix Bapterosses (1813-1885), son beau-père. Célèbre pour la fabrication industrielle de boutons de porcelaine, de poignées de portes, puis de carreaux pour les stations du RER, l’usine de Briare n’est pas totalement étrangère aux voyages du jeune Jacques Bacot, puisque ce dernier utilisera durant ses déplacements les perles en céramique de l’industrie familiale comme monnaie d’échange, notamment pour rémunérer les sujets qui se prêteront à ses mesures anthropométriques.
En décembre 1903, Jacques, alors âgé de 26 ans, et son frère cadet, Pierre Bacot (1879-1963), partent sous l’impulsion de leur père et accompagnés d’un valet de chambre pour un tour du monde qui durera une année, reflet moderne du « Grand Tour » du 18e siècle. L’Asie est la destination privilégiée des deux frères : le Sri Lanka, l’Inde (en compagnie du journaliste Raymond Recouly (1876-1950)), la Birmanie, où ils effectuent une croisière sur l’Irrawaddy, puis se rendent sur les bords du Mékong ; ils visitent ensuite la Chine, le Japon, avant de revenir par l’Amérique du Nord.
Ce premier long voyage, en apparence détaché de tout intérêt préalable pour le Tibet, a pourtant certainement été l’amorce de la rencontre de Jacques Bacot avec le pays qui captera son attention jusqu’à la fin de sa vie. À une période où il cherchait sa propre voie, à l’écart de l’entreprise commerciale familiale, Jacques Bacot a sans aucun doute pris conscience de la situation unique du Tibet, région encore relativement peu connue et entourée de mystère, lorsque, alors en Inde, il apprend la nouvelle de l’arrivée manu militari de l’expédition britannique de Francis Younghusband (1863-1942) à Lhassa.
Après ses deux voyages au Khams sur lesquels se concentre la présente visite, c’est à la faveur d’un voyage de noces d’environ une année (1913-1914) que Jacques Bacot reprend la route de l’Inde. Avec Marguerite Thénard (1886-1976), qu’il a épousée en avril 1913, il séjourne pour l’essentiel à Darjeeling et de là effectue quelques excursions dans le sud du Sikkim.
Dans la trajectoire de Bacot, le voyage précède l’aventure tibétaine. Son grand-père, David César Joseph Bacot (1796-1857), membre de la Société de géographie de Paris fondée en 1821, avait été un voyageur remarqué. Raymond Bacot (1843-1917), le père de Jacques, ingénieur naval sorti de Polytechnique, était lui aussi membre de la Société de géographie. Le parrain de Jacques était Pierre Savorgnan de Brazza. En épousant Marie-Louise Bapterosses (1848-1927), Raymond Bacot prend la tête de la fabrique d’émaux de Briare fondée par Jean-Félix Bapterosses (1813-1885), son beau-père. Célèbre pour la fabrication industrielle de boutons de porcelaine, de poignées de portes, puis de carreaux pour les stations du RER, l’usine de Briare n’est pas totalement étrangère aux voyages du jeune Jacques Bacot, puisque ce dernier utilisera durant ses déplacements les perles en céramique de l’industrie familiale comme monnaie d’échange, notamment pour rémunérer les sujets qui se prêteront à ses mesures anthropométriques.
En décembre 1903, Jacques, alors âgé de 26 ans, et son frère cadet, Pierre Bacot (1879-1963), partent sous l’impulsion de leur père et accompagnés d’un valet de chambre pour un tour du monde qui durera une année, reflet moderne du « Grand Tour » du 18e siècle. L’Asie est la destination privilégiée des deux frères : le Sri Lanka, l’Inde (en compagnie du journaliste Raymond Recouly (1876-1950)), la Birmanie, où ils effectuent une croisière sur l’Irrawaddy, puis se rendent sur les bords du Mékong ; ils visitent ensuite la Chine, le Japon, avant de revenir par l’Amérique du Nord.
Ce premier long voyage, en apparence détaché de tout intérêt préalable pour le Tibet, a pourtant certainement été l’amorce de la rencontre de Jacques Bacot avec le pays qui captera son attention jusqu’à la fin de sa vie. À une période où il cherchait sa propre voie, à l’écart de l’entreprise commerciale familiale, Jacques Bacot a sans aucun doute pris conscience de la situation unique du Tibet, région encore relativement peu connue et entourée de mystère, lorsque, alors en Inde, il apprend la nouvelle de l’arrivée manu militari de l’expédition britannique de Francis Younghusband (1863-1942) à Lhassa.
Après ses deux voyages au Khams sur lesquels se concentre la présente visite, c’est à la faveur d’un voyage de noces d’environ une année (1913-1914) que Jacques Bacot reprend la route de l’Inde. Avec Marguerite Thénard (1886-1976), qu’il a épousée en avril 1913, il séjourne pour l’essentiel à Darjeeling et de là effectue quelques excursions dans le sud du Sikkim.