Le fonds photographique de l’École française d’Extrême-Orient sur le Vietnam est composé d’apports successifs, contribution des chercheurs, dons de voyageurs, d’amateurs et d’agents gouvernementaux. Il s’agit de prises de vues à caractère informatif ou scientifique parmi lesquelles prédominent les images de monuments, de fouilles archéologiques, de rituels religieux, de pièces de musées, d’éléments d’architecture, de reproductions de documents et de vues aériennes. Dès leurs premières missions, archéologues et ethnologues, parce que relevant de disciplines jeunes, techniques et exigeant d’être sur le terrain (et donc soumis à ses contingences fugaces) sont les plus ardents défenseurs de ce nouvel outil. Tout d’abord fruit d’initiatives individuelles, l’emploi de la photographie intéresse au premier chef ceux dont le travail descriptif s’en trouve allégé ou précisé. C’est ainsi que, pour n’en citer que quelques-uns, l’architecte Henri Parmentier et Charles Carpeaux l’utiliseront dès 1902 lors des fouilles des sites chams de Dong Duong, My son et Po Nagar. L'épigraphiste Louis Finot, premier directeur de l’EFEO prendra dès son arrivée au Vietnam en 1898 des clichés, précieux témoignages de la vie quotidienne. Plus tardivement, l’architecte Louis Bezacier effectuera une couverture exhaustive des restaurations qu’il entreprend sur les monuments du Nord du Vietnam comme ceux de But Thap, en 1935. Sans oublier les photographes Jean Manikus et Nguyen Huu Tho qui créent ensemble la photothèque de Hanoi à partir de 1932. Lorsque, sous la pression des événements politiques, l’EFEO transfère son siège de Hanoi à Saigon en septembre 1954, une copie du fonds photographique est envoyée à Paris où le siège de l’École est définitivement installé en 1961. La photothèque de Paris est ainsi créée, prenant la relève de celle de Hanoi. D’après Philippe Le Failler, Mémoires du Vietnam (EFEO / Magellan, 2013)