Jean-Louis Cardin, architecte, urbaniste, passionné de photographie, sillonne le Tamil Nadu depuis quarante ans s'intéressant tout particulièrement à l'architecture et aux religions. Au cours d’une de ses explorations aux détours d’un village, il croise deux chevaux bleus lapis lazuli, en terre cuite. C’est ainsi qu’il découvre les sanctuaires d'Aiyanar, cachés dans des bosquets. Aiyanar dieu protecteur des villages tamouls, chevauche la nuit avec son armée pour assurer sa mission. Offrandes de terre cuite sans cesse renouvelées, œuvres des potiers dont aujourd’hui le savoir-faire disparait. "Depuis les bosquets sacrés, à l'extérieur des villages, Aiyanar déploie son armée de chevaux et d'éléphants, chevauchant la nuit pour chasser les mauvais esprits. Guerrier féroce lors de ces cavalcades nocturnes, dans ces sanctuaires il est généralement représenté assis paisiblement, flanqué de ses deux épouses, Purna et Puskala....dans d'innombrables villages à travers et au-delà du sud de langue tamoule, Aiyanar est invoqué pour guérir les maladies, apporter la pluie, trouver des objets perdus ou volés, punir les criminels...Dans ses sanctuaires, le ferveur des générations a accumulé un trésor d'offrande en terre cuite, mémoire fragile des destins qui s'estompent avec le temps et la disparition de ceux qui les apportaient." d'après Charlotte Schmid et Dominic Goodall, "Aiyanar, dieu protecteur des villages tamouls", EFEO-Magellan, 2023, p. 141 (photographies et textes J-L Cardin)